Histoire

Duisans est une charmante commune située dans le Pas-de-Calais, limitrophe du côté ouest d’Arras, chef lieu du Département.

Nous pensons que le nom de Duisans est un dérivé du mot « Duire » qui signifie plaisant.

Le village comprend quatre Hameaux: Louez, Wagnonlieu, Pont-du-Gy et Hugy.

Les habitants de Duisans sont appelés les Duisanais, Duisanaises.
Les 1174 habitants de la commune vivent sur une superficie de 11 km² avec une densité de 107 habitants par km² et une moyenne d’altitude de 70 m.

Le maire actuel de Duisans est Monsieur Eric POULAIN.

Le village est traversé par une rivière, appelée le Gy. Le Gy prend sa source à Noyellette, non-loin d’Avesnes-le-Comte. Le Gy alimentait un moulin situé rue au vin. Moulin aujourd’hui démoli.Le Gy se jette dans la Scarpe entre Maroeuil et Louez.

La Commune a connu quelques évènements historiques comme:
Un épisode du XVème siècle : le roi Louis XI à Duisans ou les plaisirs de la chasse
Le mardi 24 janvier 1464 un bruit se répandit de bon matin dans le village : « le roi de France Louis le Onzième a quitté ce matin Avesnes-le-Comte avec son escorte et est en route vers Duisans .Il veut s’arrêter au château de notre seigneur de Bourbon pour y prendre son repas avant de gagner Arras ».

Aussitôt, les villageois se hâtent vers le carrefour du château afin de voir le cortège car dit-on, le roi est accompagné de son frère , de nombreux seigneurs, de 85 archers et de son équipage de chasse.

Peu après on entend résonner les sabots des chevaux et on voit sur la route de Marais briller les casques des soldats .Ils sont suivis des fauconniers et des chiens de chasse : le roi de France est grand amateur de vénerie et se déplace rarement sans eux. Mais la richesse des équipages contraste avec l’apparence du roi lui même :

« Est-ce là le roi de France, ce cavalier vêtu d’un gros pourpoint de futaine, coiffé d’un méchant feutre noir d’où pend une statuette en plomb de la vierge ? Et à côté de lui, n’est-ce pas son frère le duc de Berry ? Et plus loin, le comte d’Aire, le comte d’Eu, le prince de Navarre, le marquis de Lurs-Saluces et encore d’autres ? N’est-ce point pitié de voir des grands seigneurs en si mince équipage montés sur de petits chevaux courtauds?Vrai, notre duc de Bourgogne , notre prince, représente bien mieux haute personne que ce roi quand il chevauche avec sa suite le long de la route d’Hesdin à Arras et qu’il y brille comme un soleil. »

Pendant que les manants devisent ainsi, le roi entre dans la cour du château. Le déjeuner n’est pas long:une  heure après le roi repart avec sa suite pour Arras par « le grand chemin d’Arras à Saint Pol ».

Bientôt, le cortège est arrivé à Baudimont. L’évêque d’Arras, Pierre de Ranchicourt, et son prédecesseur Jean Geoffroy,archi-archevêque d’Albi sont à la porte de la Cité avec les gens et officiers du duc de Bourgogne , le maire ,les échevins et les notables de la ville.

Au moment où Louis XI s’apprête à recevoir leurs hommages un vol de hérons s’élève au dessus des fossés.

Le roi ne peut résister au plaisir de la chasse : oubliant la présence du cardinal et et de son entourage ,il ordonne de lancer les faucons. Les fauconniers enlèvent les capuchons, détachent les chaînettes de leurs oiseaux et les lancent vers les hérons .Les faucons s’élancent, s ‘élèvent, planent, foncent sur les hérons qu’ils agrippent dans leurs serres et les ramènent au sol .Puis ils reviennent se poser sur le poing des fauconniers qui font tournoyer un morceau de drap rouge pour les appeler.

Louis XI et les seigneurs de sa suite suivent leur vol avec intérêt, le roi admire la rapidité de ses oiseaux .Il est fier de ses faucons, les meilleurs du royaume.

Maintenant que voici terminé le plaisir de la chasse, il faut penser à entrer dans la ville. Le roi avance avec sa suite vers la porte où l’attendent le cardinal d’Albi et l’évêque et il reçoit « fort bénignement » l’hommage de ses bons sujets d’Arras.

D’après les Registres mémoriaux

Extrait de : Un village d’Artois à travers l’histoire:Duisans

Histoire d’une ferme de Duisans : la ferme de Grincourt (archives de la famille Ledru)
La ferme de Grincourt est une des plus anciennes « censes » du territoire de Duisans. Elle appartenait au XVII siècle à la famille de Thieulaine .On en retrouve mention en 1625 à l’occasion   du  décès de Claude de Thieulaine et à la date du 16 mai 1641 , dans le testament de Philippe de Thieulaine qui lègue à sa fille aînée Marie « toute la terre de Grincourt avec les manoirs et enclos contenant en tout huit mencaudées et une boistellée ».

Marie de Thieulaine épousa Vincent de Venant qui devint donc seigneur de Grincourt. A cette époque, la cense était louée à Nicolas Desgets de Duisans dont la fille Marie-Ghislaine épousa un cultivateur nommé Pierre Dubois.

Par un bail du 20 décembre 1642 ,Vincent de Venant loua la ferme au jeune  ménage.

Suivant le temps de paix ou le temps de guerre les terres étaient louées à un taux très différent .

En temps de paix : 100 livres et 50 mencaudées de blé-10 razières d’escourgean-1 de panelle-1 porc gras-1 mouton-6 chapons vifs à plumer à Noël  ;en temps de guerre 50 livres-50 mencaudées de blé-1 razière de panelle.

Le sieur de Grincourt conservait pour son usage personnel un corps de bâtiment, une écurie, un bosquet,la moitié des fruits des arbres et deux voitures de bois et fagots qu’on devait lui amener à Arras .De plus, chaque fois que le sieur de Venant sa famille avaient envie de venir passer quelques jours à la campagne ,Pierre Dubois étaient tenus de venir les chercher à Arras avec ses chevaux et de les défrayer pendant deux jours. La demeure des de Venant à Arras était alors située rue du 29 juillet. Quant à la ferme de Grincourt ,elle occupait l’emplacement du château actuel de la famille Hannebicque qui formait le corps du logis principal. Le corps de logis n’avait qu’un étage et ne fut surélevé que plus tard .On y accédait comme maintenant par une courte avenue qui passait sous une voûte. Les bâtiments formaient un vaste quadrilatère au milieu duquel se trouvait le colombier (carte du village de Duisans dressée en 1753).

En 1792, le séjour à Arras devint dangereux pour les membres de la noblesse que l’on emprisonnait  et que l’on guillotinait sous le moindre prétexte. M de Venant préféra émigrer et perdre une partie de ses biens plutôt que de risquer sa vie et celle des siens. Il partit donc en Espagne où sa fille Jeanne- Elisabeth épousa un autre émigré, M.de Dammartin. En 1793 les biens du sieur de Venant furent confisqués et vendus comme biens nationaux.La ferme de Grincourt fut achetée le 3 messidor, an 4, par Pierre-Joseph Dubois, trisaïeul de M.Auguste Ledru.

Pierre-Joseph Dubois exploita la ferme à partir de cette date. Dès la terreur terminée, il écrivit à M.de Venant pour lui offrir de lui rendre sa propriété moyennant le prix minime de l’acquisition. Mais M.de Venant était mort en Espagne .Son gendre M. Dammartin ,proposa à M;Dubois de garder la ferme de Grincourt en la rachetant à sa valeur réelle, ce qui fut fait.La famille Dubois resta liée avec les Dammartin de Venant auxquels elle avait donné ses preuves de dévouement.

Le 11 messidor, an 9, M.de Dammartin écrivait à Pierre Dubois une lettre pleine de cordialité où il l’assurait de son estime et de son amitié.

Par la suite, la ferme de Grincourt qui menaçait ruine , s’écroula et il n’en reste que le corps de logis principal qui fut surélevé et racheté par M.Hannebicque.

La ferme de Grincourt fut reconstruite sur le terrain voisin où elle se trouve actuellement. Exploitée longtemps par la famille Ledru elle a été récemment transformée en ferme laitière par M.Duchateau descendant de la famille Ledru.

Extrait de :  un village d’Artois à travers l’histoire : Duisans, M.PARIS.1966.